2020

2020 s’est montré compliqué pour nous tous. Cela devait être une année spéciale, le 20ieme anniversaire de Femmes et Vins de Bourgogne. Enfin je peux commencer de circuler afin de visiter mes amis vignerons. Je viens de rentrer de Chablis où j’ai pu déguster avec Isabelle, Lucie, Nathalie, Athénaïs et Gaëlle, Nathalie et Julie, et Eleni, entre autres.

De nos jours, c’est devenu la norme et, heureusement, et ce n’est plus une cause de remarque de déguster chez les vigneronnes autant que les vignerons. Quand j’ouvre la bouteille, je ne pense pas au genre du producteur, bien sûr que non. Par contre, je garde dans mon cœur la personne qui a fait le vin. C’est une chance inouïe pour moi d’avoir pu me promener dans les climats de Bourgogne et d’avoir fait la connaissance des vignerons qui s’occupent des vins que je bois. Ce qui augmente certainement mon plaisir, c’est que lorsque je lève le verre pour sentir le vin, je vois le profil de la vigne en question, et j’entends les mots, les phrases particulières, ou bien les rires et sourires du responsable du vin dans mon verre. Il faudrait d’ailleurs pouvoir mettre en bouteille les rires de certains !

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Les vendanges vont arriver et je viens de tomber sur ces mots de Colette, Femme de Bourgogne et grande admiratrice du vin, en correspondance avec le négociant Louis Brocard:
"Vendanges, joie précipitée, urgence de mener au pressoir en un seul jour raisin mur et verjus ensemble*, rythme qui laisse loin la cadence rêveuse des moissons, plaisir plus rouge que les autres plaisirs, chants, criailleries enivrées – puis silence, retraite, sommeil du vin neuf cloîtré, devenu intangible, retiré des mains tachées…"
*plus tout à fait le cas aujourd’hui

Jasper Morris

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