Mais quel millésime!

Incroyable, inimaginable, invraisemblable voir impensable sont les qualificatifs les mieux appropriés à la définition de l’année viticole 2021.

Qui aurait pu imaginer en début d’année de telles conditions climatiques ? Conditions climatiques qui ont pesé lourdement sur le développement de la vigne tout au long de son cycle et sur la récolte finale.

Une période de chaleur excessive fin mars, début avril (jusqu’à 27°C), provoque une explosion de la végétation et a pour effet un débourrement précoce, en particulier, sur les Chardonnays et les Pinots Noirs les mieux exposés… Mais suite à des annonces météo alarmantes sur de possibles et fortes gelées nocturnes, l’impensable se confirme durant les nuits du 6 au 8 avril avec un retour en force de l’hiver (chutes de neige et températures à -7°C/ -8°C). Malgré la mobilisation générale de la viticulture pour tenter de minimiser les effets de cet épisode hivernal, les dégâts du gel sont sans appel sur les bourgeons, surtout que le froid persiste jusqu’à la fin du mois d’avril. Les pertes constatées sont très importantes et les vignes ont beaucoup de difficulté à reprendre vie avec un mois de mai frais et peu ensoleillé.

Le contraste avec le mois de juin est spectaculaire avec un retour du soleil et de la chaleur, la vigne se met à pousser de façon presque anarchique. Mi-juin, la floraison est fulgurante, trop rapide ce qui provoque des phénomènes de coulure, donc à nouveau une perte de récolte.

Le travail dans les vignes est harassant entre chaleur, pluie, forte humidité ambiante et pousse effrénée de la végétation. Juin et juillet enregistrent des cumuls d’eau plus ou moins importants selon les secteurs, la pression des maladies, mildiou puis oïdium est incessante, les travaux en vert pour garder un vignoble sain, sont primordiaux et la gestion des traitements phytosanitaires doit être gérée avec une haute précision. Le mois d’août est plutôt sec, les nuits restent fraîches pour la saison (attention à l’oïdium) surtout que la véraison tarde et ne se déclenche vraiment que vers le 10. La fin du mois est estivale et permet à la véraison de s’achever.

Une grande hétérogénéité de la maturité est constatée entre les vignes fortement gelées et celles moins affectées par le gel. Des contrôles de maturité réguliers et une vigilance accrue concernant l’état sanitaire sont nécessaires pour déterminer avec exactitude le début de la récolte.

Les vendanges commencent en Bourgogne vers le 8 septembre pour le Crémant et vers le 17/20 septembre pour les vins tranquilles. Un tri minutieux et sans faille, en particulier, pour les raisins « rouges » est la garantie de réussir des vins rouges précis, fruités, frais et tout en finesse.

La consistance, la densité, l’énergie, le potentiel aromatique et l’équilibre qualifient magnifiquement bien les vins blancs du millésime 2021.

Nadine Gublin

1